Aujourd’hui nous fêtons les 10 ans de HAATCH et les 5 ans de Gifts for Change. 15 ans où nous avons défendu sans relâche l’idée selon laquelle les entreprises ont un rôle de premier plan à jouer pour rendre le monde meilleur et faire face à la crise écologique, sociale, identitaire que nous traversons.
Depuis près de 20 ans, j’ai pu en effet constater à quel point l’engagement social, environnemental, sociétal de l’entreprise était une réponse puissante, la seule réponse possible, face à l’érosion de ses marges, l’enfermement dans une guerre des prix délétère, la perte de sens, la fuite de ses talents, de ses clients.
Nos clients viennent nous voir avec une problématique souvent liée à un environnement concurrentiel de plus en plus frontal, une pression infernale sur les prix et les marges et, en parallèle, des attentes toujours plus fortes de sens, d’engagement, d’éthique, de transparence de la part des consommateurs et donc des distributeurs. Comme s’il ne suffisait pas, un cadre réglementaire de plus en en plus strict vient parfaire ce tableau.
Ces incantations contradictoires peuvent mettre l’entreprise dans une position inextricable. Sa réponse, pendant un temps, est généralement une intensification de l’effort commercial, une réduction de ses marges par des arbitrages qui dégradent l’offre, une pression sur les équipes et, quand elle en a les moyens, des investissements technologiques pour « rester dans le match ». Réponse logique et essentielle pendant un temps… jusqu’à ce que l’équation devienne insoluble, que l’élastique lâche et que le sol se dérobe. Cette stratégie est, hélas, une fuite en avant qui se termine toujours mal.
La seule voie qui permet de sortir par le haut de cet environnement complexe et menaçant, c’est l’Engagement. J’avais au départ une croyance à ce sujet qui ressemblait plutôt à un espoir, né de la formidable aventure entrepreneuriale qu’a été Alter Eco. Avec le temps, à l’épreuve des faits, cette croyance est devenue une conviction on ne peut plus rationnelle, étayée d’innombrables exemples, de chiffres et de succès. Oui, l’Engagement, et lui seul, est à même d’offrir à l’entreprise confrontée à la situation que j’ai décrite une seconde jeunesse.
Cet engagement, il doit coller à la peau de l’entreprise : Il ne s’agit pas de copier sur son voisin une stratégie RSE impersonnelle, universelle, car l’engagement est quelque chose d’intime, de très personnel. Pour l’entreprise comme pour chacun.e d’entre nous, l’engagement est une manifestation fondamentale de notre identité, de notre histoire, et donc de notre singularité. Pour l’entreprise, cette singularité s’exprime dans un Territoire d’Engagement®, une raison d’être. Il convient de l’identifier, de l’exprimer, d’affirmer une vision nouvelle en ligne avec ce territoire, et de bâtir une stratégie entièrement dédiée à son éclosion. Alors, les choix de l’entreprise prennent une cohérence et un écho nouveaux, et son dynamisme renouvelé aligne ses intérêts avec ceux de la Société : à sa croissance, au développement de ses marges, à sa capacité accrue à attirer et retenir les talents, au plébiscite de ses clients répondent une multitude de retombées sociales et environnementales positives, instaurant un formidable cercle vertueux. C’est ce que certains appellent l’entreprise contributive, ou à impact positif. Une entreprise dont le succès va de pair avec la génération d’impacts positifs pour la Société, dans une sorte de destinée commune et non plus antagoniste. Une réconciliation de l’entreprise avec le bien commun.
J’affirme donc avec force que les seules entreprises qui ont un avenir sont celles qui réussiront cet alignement, cette réintégration d’une mission sociale comme colonne vertébrale de leur stratégie. Et j’affirme, après 15 ans d’aventures exaltantes, que l’engagement est un véritable élixir de jouvence pour l’entreprise.
Alexis Krycève
Fondateur-Gérant de HAATCH